• Conte des 4 saisons

    Conte des 4 saisons

     

     

     

     

     

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    Il y a longtemps, bien avant que la mémoire de l'homme puisse se souvenir, régnait sur les terres un personnage dont les actes ne souffraient aucune contradiction, ses décisions étaient irrévocables et ses choix éternels. 

    Ce tout-puissant, nous allons le nommer "le Temps" bien qu'il soit trop souverain pour n'être réduit qu'à un seul nom. Il était partout, sur les terres et dans le temps, son étendue n'avait aucune limite. 

    Le Temps avait quatre filles.

    La première se nommait Printanelle. Elle avait de longs cheveux ébène qui tombaient en boucles jusqu'au milieu de son dos. Elle était toujours souriante, parlait aux oiseaux et adorait les fleurs. Chaque matin, elle revenait des prés et des bois, les bras chargés de toutes sortes de fleurs mêlant les parfums les plus fins et les couleurs les plus chatoyantes. Printanelle aimait boire l'eau vive des sources de la montagne. 

    La seconde des quatre filles avait pour nom Estivelle.

    Sa beauté n'avait aucune limite. Ses cheveux d'un blond doré lui donnaient l'air d'être illuminée en permanence, par un soleil doux et radieux. Estivelle chantait tout au long du jour, gambadait parmi les arbres et les plantes et mordait volontiers dans les somptueux fruits offerts à sa bouche, puis grignotait les diverses baies des petits arbustes. 

    Automnelle était la troisième.

    Son air mélancolique et un peu triste rehaussait sa beauté. Elle aimait à rêver la nuit, sous un clair de lune. Elle écrivait de somptueux poèmes et avait un faible pour la peinture, n'avait-elle pas créé de nouvelles couleurs ? 

    La dernière des quatre filles était sans doute la plus belle, ses traits d'une finesse infinie, son nez droit ponctuait un visage doux et en même temps, d'une froideur glaçante. Ses yeux étaient si clairs qu'ils reflétaient même le clair de lune. Sa blondeur virait au blanc. Hivernelle puisque tel était son nom, ne s'habillait qu'en blanc et ne portait que des souliers argentés. 

    Pendant des années et des années, le Temps vécut en maître absolu sur les pierres et les rochers, sur la terre et le sable, sur les plantes et les arbres, sur les insectes et les oiseaux. Même les grands animaux ne contestaient pas sa supériorité. Ses quatre filles lui obéissaient, sans qu'il ait à prononcer la moindre parole désobligeante. 
    Cependant, une jalousie profonde existait entre les quatre sœurs.
    Elles étaient si différentes les unes des autres, qu'elles se vouaient une haine tenace, en cachette de leur père, pour lequel elles n'avaient qu'amour et respect. Elles cachaient leur jalousie, si bien qu'il ne vit jamais que ses filles n'avaient de bonté, que pour lui. En eut il été informé que sa colère aurait été immense, personne pas même ses propres filles ne devaient contredire le Temps, ni lui tenir tête. 
    Pourtant, même les êtres bons et généreux, même les êtres les plus puissants de l'univers, même les Dieux au pouvoir légendaire, même les maîtres de l'éternité viennent à mourir. Le Temps s'éteignit donc  un beau jour. 
    Ses quatre filles eurent un chagrin immense, jusqu'à ce qu'il faille lui succéder.
    Le Temps aimait tellement ses filles d'un amour égal, qu'il n'avait pas pu choisir celle qui prendrait sa place.
    Alors, la jalousie entre les quatre sœurs éclata au grand jour. Le ciel se couvrit d'ombres menaçantes. Chacune voulu régner sans partage. 

    Hivernelle, la plus belle mais aussi la plus froide, la plus dure, imposa son autorité par sa force.

    Dès lors, une épaisse couche de neige recouvrit tous les mondes, le froid régna en maître dans le ciel.
    Tous les animaux furent enchantés. Jamais ils n'avaient vu de telle beauté. La blancheur aux reflets bleutés s'étendait partout. Les ruisseaux s'étaient changés en sculpture de glace digne des plus grands architectes. Partout n'était que beauté éclatante, le soleil brillait et se reflétait sur l'immensité immaculée. Les animaux jouaient et riaient. Cela dura des jours et des lunes.
    Puis, ils commencèrent à se lasser de n'avoir pas d'eau à boire; le froid s'intensifiait et même les plus épaisses fourrures ne pouvaient plus les protéger, les paysages leur parurent de plus en plus monotones. Ils allèrent tous ensemble trouver Printanelle afin qu'elle puisse changer ce monde silencieux, froid et figé. 

    Hivernelle rejetée, Printanelle prit le pouvoir sur les éléments.

    Aussitôt, les couleurs réapparurent. Des milliers de fleurs de millions de couleurs s'ouvrirent, les oiseaux sortirent enfin de leurs nids.
    Une douceur remplaça le terrible froid, beaucoup d'animaux endormis se réveillèrent. L'eau coula à nouveau dans les ruisseaux, les rivières, toutes les plantes se déplièrent, offrant leurs vertes feuilles au soleil. Tous les animaux avaient retrouvé leur joie et leur bonheur.
    Tous gambadaient parmi les herbes et les plantes. Les arbres étaient fiers d'avoir à nouveau de jolies feuilles à leurs branches si longtemps nues. Les animaux jouaient et riaient. Cela dura des jours et des lunes.
    Mais à nouveau, ils commencèrent à se lasser de la beauté des fleurs qui ne donnaient jamais de fruit à manger. Bientôt tous les ventres vides ne purent se consoler d'eau claire à boire. Ils allèrent trouver Estivelle pour se plaindre de sa sœur. Ils lui demandèrent de faire quelque chose sans quoi le malheur allait à nouveau frapper le monde. 

    Ainsi, Estivelle remplaça Printanelle.

    Très vite, les fleurs laissèrent place à de somptueux fruits, tous plus délicieux les uns que les autres. Un parfum s'élevait, plus dense qu'auparavant, les fruits juteux et sucrés faisaient le bonheur de tous. La chaleur augmenta également et les derniers animaux les plus frileux purent se réveiller. Tout le monde gambadait, jouait et chantait. Ils n'avaient jamais vu un aussi beau monde. Chacun était heureux. La nature exultait. Une grande joie courait parmi tous les animaux et les plantes. Le monde parfait existait enfin. Les animaux jouaient et riaient. Cela dura des jours et des lunes. La chaleur était de plus en plus lourde et bientôt quelques-uns commencèrent à se lasser. De plus en plus souvent, le soir, de grandes zébrures déchiraient le ciel dans un tonnerre assourdissant.
    Très vite, les animaux furent fatigués de trop de chaleur, de la peur de l'orage. Ils allèrent trouver Automnelle pour lui demander d'intervenir. 

    Ainsi, Automnelle remplaça Estivelle.

    Et le monde fut enchanté. Jamais ils n'avaient vu autant de magie dans les paysages, autant de mélange de couleurs. La chaleur décrut et chacun put dormir sans peur de l'orage dans le ciel.
    Les fruits furent plus fins, plus délicieux. De grands nuages peignirent le ciel de dégradés de gris. Le monde n'était plus que beauté. Tout le monde était enfin rassuré : ils avaient trouvé un monde idéal où il ferait bon passer le reste de ses jours. Un monde paisible et beau. Les animaux jouaient et riaient. Cela dura des jours et des lunes. Puis quelques-uns commencèrent à trouver cela un peu triste. Tous ces nuages de gris, de brun, de marron, cela manquait de couleur, cela manquait de fleurs, de ruisseaux légers murmurants, Cela manquait de fruits sucrés et juteux, cela manquait de grandeur, de beauté blanche et froide.
    Les animaux éternels insatisfaits allèrent trouver les trois autres sœurs et chacun parla. Cela dura longtemps.
    Les animaux à fourrure se rangeaient derrière Hivernelle : avec elle uniquement ils n'avaient pas trop chaud. Les oiseaux se trouvaient en compagnie de Printanelle : toutes ces fleurs pour eux ! Les animaux un peu tristes et peu porté sur l'exercice, demandaient à Automnelle d'être de leur côté. Les plus gourmands voulaient qu' Estivelle soit leur reine. 
    Cependant, toute cette assemblée se mit d'accord. Cela prit des jours et des lunes. Puis on trouva la solution qui arrangeait chacun. Puisque chaque sœur avait d'agréables moments, il suffisait de se les partager. Les quatre héritières et le monde entier inventèrent alors les saisons.. 
    L'année qui appartenait en son entier au Temps allait être séparée en quatre parts égales où régneraient, chacune à leur tour, ses quatre filles. 

    Hivernelle serait la reine de la neige et du froid.

    Printanelle serait celle des fleurs.

    Estivelle régnerait sur la chaleur et les fruits.

    Enfin Automnelle serait la reine de la beauté et des couleurs. 

     

    Ainsi, depuis ces temps très reculés, se déroulent, à la suite, chaque règne des quatre sœurs, des quatre saisons. Cet équilibre est fragile, nous venons de le voir.

    Il suffit qu'une des quatre sœurs soit davantage adulée, pour que le chaos s'installe.

    Il est bon d'apprécier chacune avec la même ardeur, et de profiter du meilleur des quatre sœurs, des quatre saisons, chaque jour, car très vite, la saison suivante arrive. 

    Ne jamais profiter le lendemain, du bonheur et de la beauté de chaque jour.

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